Créations - poèmes de Jean-Louis Garac


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Fantin Latour




«Un poète sans lecteur c'est une abeille sans fleur!» JL Garac


Au début était le point, et il s’étira pour devenir une ligne, une ligne infinie!

Puis la ligne connut des soubresauts, parties convexes et concaves qui rompirent et devinrent des parenthèses, et la ligne infinie redémarra en trois petits points…

Les morceaux de ligne qui ne se joignirent pas pour former des parenthèses bouclèrent comme des sarments et formèrent des points d’interrogation, d’autres comme des traits perdus devinrent point d’exclamation.

Ces signes, au dessus de la ligne infinie, s’ennuyèrent et la ligne déjà perturbée fut prise d’une sorte de démangeaison qui fripa sa surface, la tordit, l’enlaça pour donner naissance à une dentelle sonore, une écume de la première vague du temps, et ce furent des lettres et des chiffres. 

Il ne restait plus qu’au premier poète de l’humanité à saisir un morceau de cette ligne, comme une canne à pêche impossible et excitante et à pêcher patiemment les mots éphémères construits par le souffle des dieux…

 

Poème

C'est un fil que j'accroche à la jungle des heures,
Une barque de mots venus de nulle part,
De cette Amazonie de couleurs qui demeure
Le plus grand des tableaux de Rousseau et qui leurre
Cette pensée-raison flottant sur nos brouillards...

Et les mots viennent, clairs, filons aux roches grises,
Matière de savoir par l'intuition du cœur;
Les idiots n'y verront que mots collés en guise
De poudre de perlimpinpin, vieilles cerises
De rythmes sur le gâteau-tarte des rimeurs...

Pourtant c'est la raison aux vendanges du monde,
La vraie raison, raisin de l'esprit demandeur,
Qui dicte sa chanson : les pollens-mots abondent,
Comme la pluie nuance l'arc-en-ciel de l'onde,
Comme le soleil joue des parfums et des pleurs!

Et des sentiers perdus, effleurant sous les mousses,
Une grappe de bleues apparait là, soudain!
Ce sont les mêmes mots, cette manne si douce,
Que le poète voit, révèle, prend, détrousse
A l'immanquable ennui d'hier et de demain...

 
La Barque de C Monet




* * *

Toi, mon vieux persona surréaliste,
Mon oiseau sans tête, optimiste
Ma bulle de savon à dix milliards
De diamètre et mon petit chiard,

Mon faucon de pierre à Gotham city,
Mon banc de soleil décati,
Mes aromates en verbes de landes,
Et ma tige aux yeux de lavande,

Que n'ai-je dessiné le désert blanc,
Le souffle de sable du temps,
Le rien qui importune et qui souligne
Un horizon en chant du cygne,

Je te veux posséder de toutes larmes,
De toutes créations, sans arme
Autre que l'humour fruit de la passion
Et lèvres-corps en rêve-action!


* * *

 
Le poète est un voleur!

Il attrape les mots, les dérobe au quotidien, les soustraits au portefeuille inconscient des quidams qui les sifflent, les bousculent, les estropient ou les étouffent sans le savoir, sans jamais les «dire» et les faire «vivre».

De ce fait, il ressuscite les mots, tous les mots qui deviennent des «Lazare» avec leurs bandelettes de sens et leur poussière d’images en ombre chinoise, significations évoquées comme des parfums ou des souvenirs de déjà ressenti.

Riche de ces bijoux, car il porte l’or des lettres, l’argent des syllabes, le cuivre des articulations de vers et de phrases, il s’évade des mondes figés.

Il peut ainsi comme un voleur rasséréné marcher la nuit vers les pins noirs au bord de la mer qui brille et soulever les vagues lancinantes, bruissantes comme des chansons à écrire, pour y cacher dans le rythme du monde ce trésor de rêves et de paroles que les pays et les hommes n’imaginent même plus…

Quel beau voleur et quel illusionniste de génie que ce poète qui donne l’impression de l’abouti et de l’infini à travers son manège de doutes, de questions, de souffrances, d’espoirs, et de bonheurs supposés…

* * *

Même si la poésie est hors du temps, le poète est un homme ou une femme de son époque. Sa sensibilité est aussi d'ordre politique au sens large, il témoigne, comme chacun de nous, avec l'exigence de sa sensibilité et de son sens de la justice. Un poète qui rimaille ou rêvasse sans vision du monde est un bateau sans gouvernail.

Jongler avec les mots ce n'est pas tordre leur sens ou les effleurer par amusement. Le poète ouvre la voie sans doutes à de nouvelles connotations mais il remet en lumière et dans leur couleur les mots délavés par le quotidien.

La poésie ne sert à rien, disent tous ceux qui détruisent lentement la terre par calcul cynique, inertie ou stupidité, pour moi elle me donne simplement envie de vivre et de comprendre, préserver et faire fructifier le monde...

 
Dans la fumée des mots
Les masques se promènent
Et la danse est sereine 
Même quant tout est faux...

Révérence des verbes,
Trottinement sur soi,
Mignardise parfois
Pour finir sa superbe...

Discours à l'œil brillant
Sur son chemin intime,
Aspérités qu'on lime
Avec ardeur longtemps...

Les vers et les paroles
Avalent leur terreau
D'inepties, et de beaux
Mentir-vrai caracolent !

Sur la scène du moi
Les silhouettes sont lettres,
L'ombre peut apparaître
Comme un loup hors du bois...

* * *

Peinture ancienne Djinn



La débauche?
Une ébauche
Qui décroche
Au Bonheur!

S’effiloche,
Cœur en poche,
Le trop moche,
Et voleur,

Pique et croche
A la cloche
De bois, pioche
Les mots fleurs!

C’est fastoche
En caboche
Les mots proches
Des rimeurs;

Mots de roche
Où s’accroche
Quelque encoche
De douleur…

 

* * *

Photo JL Garac - bord de mer à Nice

Ce blanc gris des mouettes est couleur de galet,
Petite pierre à bec dormant sous la lumière,
La dentelle de mer au vent tourne, et, salée,
Vient s'effacer de moire au début de la terre !

Le temps n'a plus lieu d'être et l'ombre a disparu,
Je vois passer au loin des silences, des rêves,
Et je ne sais quel mot en nuage repu;
Tout se pose et se tait le long de cette grève.

Au souffle de la mer il ne résiste rien,
Ni les hommes fourmis et leur Histoire en berne,
Ni les faux vrais amours que l'on perd en chemin,
Ni les larmes laissées au miroir vide et terne;

Et seul perdure aux pluies de soleil en hiver
Ce souvenir d'enfant que mon cœur sait comprendre,
Entre l'heure d'envol et le repos si tendre
Des oiseaux, soulignant le bleu nuit de la mer...

* * *

Cela forme une vague en liesse,
Et porte un rayon d'infini,
Le mot gourmand de la "jeunesse",
Dont les embruns donnent tournis!
Et tant d'années de sacrifices,
Pour trouver un chemin de paix,
Et tant d'Histoire au précipice
De l'horreur, noir d'un sang épais!

Tant de corps brisés et tant d'écrits libres,
Comme un vol d'oiseaux aux champs d'avenir,
Tant de volontés pour que le cœur vibre,
Donnant à la vie le sel du plaisir!
Et voilà qu'aujourd'hui ce temps efface
Tout ce qui a été conquis depuis
Des centaines d'années! Trop peu de place
Reste à l'humanisme face à la nuit...

Et je vois, belle jeunesse, un oubli du monde,
Ta générosité se retournant sur toi,
Dédain, hypocrisie, plombant chaque seconde
De ton éphémère beauté! L'alcool te boit,
Et l'absence au présent dans les fumées du doute
Finissent de fermer ton regard, tes amis
Tu les abandonnes seuls au bord de la route,
Et l'âge est ton critère et ton seul ennemi...

Tableau de J Pollock
* * *

Hors du temps - Collection de la Nature

On passe d’une robe bleue au noir
D’une tenue de soirée où scintille
Une gaze d’or aux milliers de billes…
-La broche du soleil s’y pique en reposoir!

D’univers, les fleurs galbées vagabondent,
Prenant la tournure et tournis d’un corps
Céleste, caresse ivresse où s’endort
L’immortelle beauté des rêves qui nous fondent.

Déambule, astre perle à l’infini
De ces tissus volés des Shéhérazade,
La nébuleuse au nœud de rose et jade
S’illumine au corset mystérieux de la nuit.

 

* * *

Souffrance du monde, souffrance de voir la bêtise gangrener les esprits, tordre la culture…souffrance d’un monde qui se suicide en préférant délirer autour de «buzz» sans intérêt…

Dans ce monde de fausses-raisons, de raison-prison, où tout doit avoir un prix, la poésie est le plus beau pied de nez que l'on puisse faire à cette pyramide mondiale de cruautés, de faux sérieux, de faux-semblants, de fausses profondeurs, de fausses religions et de vraies conneries...

C'est l'étincelle du monde avant que celui-ci ne devienne qu'une interminable trainée de cendres...

 

Pour quelle détresse survivons-nous
Dans ce jeu aux multiples prisons noires?
Tant de pays étouffent sous le joug
De lois religieuses! Trop de dégoûts
De la Liberté des hommes font croire
A une "Nature" contre tout...

C'est pourtant la vie qui crie sa victoire
Et non les infamies de leurs tabous,
De leur esprit souillé de mille histoires
De dieux sans intérêt, de vieux ciboires
Où la lie des idiots donne le goût
De la folie, des guerres, des déboires...

* * *
Tableau de Lucas de Heere - Salomon et la reine de Saba
Le mariage et les temps bibliques

Par delà l'illusion des âges,
Et les lumières déchiffrées,
La perle au ciel des nuits de Mages,
Les palais d'or en vieux coffrets,

Ô Providences importunes
Que n'avez-vous pas décrété!
Les soies de cendres de la lune
Sont plus claires en vérité...

Des dix commandements, je pense
Que nul ne parle des mariés!
Aux temps anciens quelle abondance
Vient aujourd'hui nous contrarier...

Et voilà que l'ancien mariage
Etait polygame et joyeux!
Abraham, quel bel équipage,
Ne pensait pas la vie à deux!

Non plus David le roi poète
Qui mêla à son gynécée
Tous les Jonathans en conquêtes;
-Et ce ne fut jamais assez!

Et toi Salomon ton Cantique
Est-il à deux ou à sept cents?
Ce nombre apparaît orgasmique,
Hors les concubines pourtant!

A invoquer Dieu et Nature
Pour ébaucher l'homme ici bas,
On ne révèle qu'imposture,
Contorsion, dérive et fatras...

Laissons les mariages se faire,
L'homme monter sur ses démons,
Comme la femme adulte et fière
Lier ses lettres à d'autres noms!

L'amour n'a ni genre ni sexe,
Il brûle la vie et le temps,
Loin des tabous et des complexes,
Il voit la rue vide de gens...

Soyez fidèle ou non, qu'importe!
Les mots n'ont séduit que les fous,
Ces poètes qui à leur porte
Ont cru en un soleil jaloux...

 

* * *

Ils viennent de la nuit,
Voleurs aux mains sanglantes,
Prendre du sexe et puis,
D’un regard de mépris,
Dérober l’excitante
Part qu’on aurait donné
Un jour à leur beauté…

Ils dansent leur cœur sombre,
Ivres de leur savoir,
Peu leur chaut des décombres
Qu’ils laissent en surnombre
Derrière leur miroir!
La trahison prélude
A notre solitude…

L’argent brûle leurs yeux,
Comédiens sans théâtre,
Qui ne font d’autre aveu
Que l’orgueil qu’ils ont d’eux;
Leur arme pour se battre
Coupe moins que leurs corps,
Glissant sur nos remords…

* * *


Tableau de E Nolde




Le mauvais rêve est bleu comme la terre :
Où la vie n’est qu’un mur d’exécution,
Où tous sont spectateurs de leur misère
Et dont les droits sont ceux de l’illusion…

* * *

Respirer? Quand de partout l’argent manque
Et que des «Princes» sans merci se planquent
Dans les travers de la démocratie?
Respirer? Mais il faudrait être en vie…

Aimer? Quand le verbe se décolore
Et se meurt! Notion vague et indolore
Que tout le naturel laisse en dépit…
Aimer, signifiant l’acte et non l’esprit…

Donner? Mais tout n’est que leurre et mensonge,
On croit partager et l’on sort d’un songe,
L’égoïsme de plomb à tout détruit…
Donner? Pauvre silence d’aujourd’hui…

Vivre? Mais c’est à la marge du monde,
Spectateur triste d’une triste ronde
Où l’on n’a de place que mort…L’ennui
De vivre est déjà un pas sur la nuit…

* * *

Photo JL Garac - pagode de Fréjus


Au Mémorial des soldats morts en Indochine près de la Pagode bouddhiste - Fréjus

Là, couchés près d'une Pagode,
Où court la vibration des jours,
L'oubli les fige sans retour
Dans les mots de bronze et les codes
D'un honneur aussi froid que lourd...

Pourtant, d'une jeunesse drôle
Qui n'en finit pas d'émouvoir,
Revient, curiosité d'école,
Une Indochine qui les colle
A l'Orient de leur espoir...

L'Histoire est comme un vol immense,
Éclaboussé de mille oiseaux;
Qui sait le prix de l'importance
D'une vie et d'une conscience
Quand se perdent quelques moineaux?

Si proches, les statues se parent
D'une lumière de couleurs,
Le marbre d'un Bouddha sépare
Ce monde mort et nous prépare
A l'idée d'un cœur sans douleur...

Rêvent-ils ce temple-mirage
Où ils sont venus s'endormir?
J'y vois une première page
D'un livre d'enfant, paysage
Où va le conte devenir...

J'y ressens le plus beau murmure
Qui part des chênes vers les pins !
Les regards des Bouddhas s'épurent
Au ciel nouveau et les blessures
Deviennent celles du matin...

Là, à l'ombre d'une Pagode,
Où plonge l'infini d'azur,
Se déclinent au long des murs,
Sous l'image des antipodes,
Les noms des hommes sans futur...

* * *

 
CQFD comment trouver les bonnes lettres dans le bon ordre


Ruban des hommes, comme un ADN,
Et soupçon mondial en œil NSA!
Ne peut-on prendre un contrat NDA,
Loin des suspicions, des peines, des haines,
Pour suivre tous un éveil NIA?

NOTES :

ADN acide désoxyribonucléique
NSA national security agency aux USA
NDA accord de non-divulgation, de l'anglais non-disclosure agreement
 NIA is a non-impact physical conditioning program. The Nia Technique was founded in 1983 by Debbie Rosas and Carlos AyaRosas in the San Francisco area. Nia combines martial arts and dance arts in a workout set to music - Le Nia trouve son origine aux États-Unis. Rencontre entre le monde occidental et la sagesse orientale. Le Nia permet de se libérer des tensions physiques, du stress, de retrouver ou de renforcer la confiance et l’estime de soi et la joie de vivre





Tableau de M Hudson

 
 
* * *


Un tableau c’est de la poésie incarnée.


Un tableau c’est aussi l’équivalent d’un miroir, on y observe nos émotions, nos découvertes sur nous-mêmes, nos bouleversements, notre fragilité, notre infini déclaration d’amour au monde, notre violence contre nous et contre nos limites, notre défi au temps et notre immortalité espérée et projetée sur ce reflet d’eau en pâte d’huile et de couleurs.


 

L’envie d’une présence
Tourne comme un parfum d’été,
On y peindrait de l’élégance
Et une pointe de gaieté…

Son corps en ombre douce
Ne nous quitterait plus jamais,
Du soleil à la lune rousse
Il garderait ses mêmes traits,

En invocation sage
Sur les terrasses de la nuit,
Donnant l’impression d’une page
Formée de mots d’amour en lui;

Calligramme en caresse,
Plume au velours de l’horizon,
On aimerait voir la promesse
De vie gagner jusqu’à son nom…



* * *


Tout revient au ciel d'or où se berce le monde :
Le souvenir d'amants comme les jours anciens,
Cet hier de l'enfance et ce pourquoi demain,
Enveloppés de mots que le mensonge sonde.

D'un côté l'infini éternité qui va
Se détachant de nous atteindre Dieu lui-même,
Et puis ce bref combat, étincelle qui aime
Mettre le feu aux poudres des univers las...

J'ai appris à laisser tomber les feuilles mortes,
A n'être qu'un instant compilé à jamais,
A sentir sous mes doigts comme roses de mai
Le parfum du plaisir qu'un seul poème emporte.

J'ai compris que le temps devenait mon allié,
Que tous les morts pour rien un jour prenaient mémoire
Et sous couvert d'oubli d'une éphémère histoire
Revenaient dans nos cœurs sûrement se lier.

* * *

De quelque folie, fruit de l'univers,
Mes lèvres ont condensé ton image,
Souffle d'amour au cœur d'hiver
Et sans partage.

Ton corps se laisse peindre à mon désir,
Celui des mots, poème en calligramme,
Ton parfum tel un repentir
Trouble la trame...

Et tu flottes au pouvoir des sens purs,
Ellipse de douceurs et de caresses,
Venant à travers cet azur
A mes promesses,

Celles d'aimer au point de n'être plus
Que rythme clair et gourmandise en touche,
Quand je sens le pastel charnu
Qui crée ta bouche...

* * *

Je croyais voir des galaxies
Dans les rouages d'infini
De ce grand coucou d'univers;
Là tout de gaz, de jets, d'éther,
Prenait forme de toile...
Et c'est Pollock qui se dévoile !

J'admirai au loin des lucioles,
Simples étoiles qui s'étiolent
En morse inconnu, sans appel
Autre qu'un souffle au goût de sel
Brillant que la nuit livre !
Van Gogh, dont le rêve est à suivre...

J'imaginai bien des étapes
A cette vie; nul n'y échappe,
C'est un jardin d'eau en frisson
Capture, effroi, flamme, oraison,
Pétales en monnaie...
Le faux Paradis de Monet !

Il serait né d'un soleil d'ambre,
Fenêtre disposée sans chambre,
Et pierre de lune en désert...
Des êtres de rêves d'enfer,
Là, brûlent leurs silhouettes...
Dali, nymphe d'insecte en fête !

L'immensité est paysage,
Portant la lumière en nuage
Dans un maelstrom de couleurs !
Tout semble aboutir aux chaleurs
D'un tourbillon d'espace...
Turner, où mon cœur prend sa place !

 

Tableau de Turner


* * *

Sans la participation de ses lecteurs, nulle création poétique ne peut exister, merci à vous, ami-e-s connu-e-s et inconnu-e-s, de leur donner la possibilité de vivre !

 
 

 

1 commentaire:

  1. Jean Louis, tu es poésie depuis le commencement du monde « au début était le point, et il s’étira pour de venir une ligne, un ligne infinie ». Et chaque instant de ta vie, tu es en recherche perpétuelle pour aller à la rencontre des mots, et ceux-ci viennent vers toi de « nulle part » l quelquefois en barque… Mais es-tu certain qu’ils viennent de nulle part ? ou émergent-ils de la profondeur de ton être. Toi le poète tu es « riche de ces bijoux car tu porte l’or des lettres, l’argent des syllabes, le cuivre des articulations de vers et de phrases ».
    Tu es un un alchimiste, tu transmutes le moindre métal en or. Tu utilises des miroirs pour nous renvoyer le soleil, tu libères ton émotion pour nous amener à la recevoir.
    Les rapports magiques que tu as avec la souffrance, l’angoisse, face à ce monde si décevant, tu les dénonces avec force en donnant sens à tout ce que tu écris. Tu es poète mais pas un poète réducteur, mais un poète engagé qui élargit la vision de ses lecteurs. Tu veux soulever les consciences, pour appeler à la communication entre les êtres, pour effacer le chacun pour soi.
    « c’est la vie qui crie sa victoire
    Et non les infamies de leurs tabous… »
    On te sent investi d’une mission, celle d’amener tes lecteurs à voir le laid pour mieux le combattre et avec toi le transmuter en beauté, à vivre avec toi cette poésie qui protège notre âme contre la laideur du monde. Avec elle tu balayes toutes les médiocrités de cette vie pour en restituer la pureté. La poésie « te donne simplement envie de vivre et de comprendre, préserver et faire fructifier le monde » Mais c’est ça essentiel, l’envie de vivre. Et tes amis peintres ont leur rôle dans ta quête de vérité et d’amour. Tu te retrouves dans « ce reflet d’eau en pâte d’huile et de couleurs ». Tu vois des galaxies chez Pollock tu rêves avec Van Gogh, tu frissonnes avec Monet, et tu danses avec Dali sous le ciel éblouissant de Turner ou sous la caresse bleue et or des paysages d’Hugo. Car tu sais toi, « qu’un tableau c’est de la poésie incarnée »
    Tu vis en poésie chaque instant du temps qui passe. Merci de faire partager à tes lecteurs (tu en as chaque jour d’avantages) cette poésie de la vie, sans préférence, sans sectarisme, avec toute la pudeur et la générosité de l’artiste talentueux que tu es.

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