Jan Davidszoon de Heem |
George Quaintance |
Devant toutes ces bières,
Néons crus et lumières,
Et silhouettes sans noms,
Le regard en dit long
Qui se perd aux nuances
Des miroirs qui relancent
Tant d'échos de garçons...
Chacun porte sa guigne,
La froideur est maligne,
L'incompris est sans fond...
Nul émoi ne rapplique
Ce soir au bar à tics...
La procession commence,
Comme une lente danse
Noyée dans les chansons...
C'est les jazzmen du sexe
Cherchant dans ce vortex
À découvrir un nom;
Les corps-parfums exhalent
Une envie prénuptiale
D'éclater leurs démons...
Et tous ces dionysiaques
Ce soir au bar attaquent...
L'air brûle la musique,
L'alcool métaphysique
Change les cœurs voyous
En cochons et en loups...
La chaleur se dessine
Sur les murs, les échines,
Les entrelacs jaloux
Des bras et des épaules !
Les craintifs, les bipoles,
Et les puceaux sont fous...
"Coming out" ou en claque
Un vrai "come" bar "back" !
* * * *
L'orchidée est aux plantes ce que le chat est aux animaux domestiques ! Indépendante, presque orgueilleuse, elle examine, du haut de son idéal de fleurs, les bouquets éphémères et les lourdes têtes en mèches de pétales qui ploieront en deux jours. La couleur, elle sait la maîtriser comme un maître hollandais ou vénitien : transparence, nacre et subtilité des teintes, cœur fardé comme un œil de mannequin, épice des pigments sur ses larges pétales et sépales. Elle offre même un je ne sais quoi de dentelle pour finir de donner à son allure une touche haute couture : un jabot en labelle qui en dit long sur sa sensualité orientale. Elle continue de me regarder presque sans me voir, offrant ses lumignons en sourcil de constellation à tous ses admirateurs de passage. Je me demande même, si dans son extase de papillon épinglé, elle ne me tire pas, de toutes ses têtes démultipliées, une langue narquoise chargée d'un suc fuchsia.
* * * *
Mes bagages me promènent,Presque escargot tout le long
Des côtes azuréennes
Aux rues de neige et néons...
Le cancer de nos rêves,
Efface sur le temps
Les soleils qui s'élèvent...
La peur, l'ennuie, le froid lassent,
Mais pas cet amour en moi;
Pas ce mouvement de joie
À voir ce qui nous dépasse...
Ou un envers d'un beau rêve éveillé ?
Douceur de fruits roses et d'univers
Qu'un regard porte en nous émerveillé...
Quand les essais s’égrènent,
Bonnes, mauvaises graines,
Dans le terreau des jours,
Serait-ce donc Amour
Qui va fleurir, ou Peine?
Et plus triste que triste,
L'indifférence gueule
Trop de noms sur sa liste...
Où sommes-nous vraiment
Perdus entre deux vides ?
Le passé prend le temps
Des joies que l'on dévide...
Perdus entre deux vides ?
Le passé prend le temps
Des joies que l'on dévide...
Univers des corps,
Galaxie dantesque,
Le vivant, le mort,
Se côtoient en fresque...
Galaxie dantesque,
Le vivant, le mort,
Se côtoient en fresque...
Eau, nature, pierre, maisons,
L'arc du temps s'y déploie en rêves :
Crystal du passé en poison
Et oubli de nos vies trop brèves...
L'arc du temps s'y déploie en rêves :
Crystal du passé en poison
Et oubli de nos vies trop brèves...
Là, quand le soleil s'enfuit,
Seul, le monde dans les poches
Comme des miettes d'ennui,
Puis-je trouver de l'oubli
Au coeur qui souffre et décroche?
Seul, le monde dans les poches
Comme des miettes d'ennui,
Puis-je trouver de l'oubli
Au coeur qui souffre et décroche?
La terre est bien une larme
Qui coule dans l'infini
La mort n'y rend pas les armes
Pas plus que l'ignominie
Qui coule dans l'infini
La mort n'y rend pas les armes
Pas plus que l'ignominie
Le voile de la nuit tombe
Mais chaque pli à son secret
Rêve volant en colombe
Sur la courbe des corps sucrés
Mais chaque pli à son secret
Rêve volant en colombe
Sur la courbe des corps sucrés
Bonne nuit sous les dunes,
Les nuages, les lunes,
Les massifs ronds qu'aucune
Retenue n'importune...
Les nuages, les lunes,
Les massifs ronds qu'aucune
Retenue n'importune...
Le cœur se joue au coup de cul,
Mais le cœur sans cœur est déchu
Et le cul pour le cul se meurt…
Qu'à mon corps ta main enlace
Un noir dragon, aussi doux
Qu'un rinceau de fleurs au goût
De ta peau et de ta grâce...
JL Garac - poèmes
Bonjour Jean-Louis,
RépondreSupprimerun grand merci pour ces très beaux poèmes et les illustrations que tu choisis chaque fois avec grand soin.
J'apprécie beaucoup ta veine poétique et la façon délicate dont tu écris.
Oui, le cœur, la sensibilité, l'humain...
Merci pour ce partage !
Saverio