Photo JL Garac - anémones Nice |
N'avez vous jamais entendu de petites chansons tourner dans vos têtes, parfois des airs connus et des chansons branchées et aussi des airs presque oubliés comme ceux d'hier ou d'avant hier, voire des airs d'opéras?
A ces airs connus que l'esprit déforme à peine (il peut aussi changer les paroles par plaisir), viennent s'ajouter des chansons nouvelles, des airs de rien, de petits airs de lumière dont nous sommes les seuls auteurs et dont la musique incertaine ne correspond peut être qu'à notre propre rythme de souffle ou qu'à celui que nous captons du monde extérieur.
Ce sont des invraisemblances, des débris de phrases, des poussières de mots qui se créent et se défont dans les brumes matinales et l'ombre soulevée du trait orange de l'aube, comme dans les infusions du crépuscule, là où les dernières vingt-quatre heures de notre vie se colorent de sens, de regrets et de désirs naissants.
Ephémères papillons de signes! Consonnes et voyelles comme des chaines d'ADN d'une langue à naître! Mots qui ont la fraîcheur d'une innocence et d'une joie, douces ou affirmées, que les réalités nous interdisent de reconnaître la plupart du temps. Pourtant ces mots-photons nous éclairent l'esprit, guident notre coeur, prennent la main de la conscience et peuvent jouer à la bougie de notre conscience.
Chansons en tessons d'ivresse, tristes ou gaies, comme si nous étions toujours en recherche de ce champagne de vie si difficile à trouver, rengaines aussi naïves qu'insupportables, musique pour son chat, son toutou, son orchidée ou son paysage de carte postale, paroles à bébés de quelques mois ou de vingt-cinq, trente et quarante ans ou plus! C'est en fait le premier fil qui vient et qui interroge, et puis on se pique au jeu, on fait quelque chose de ces ébauches de sens et de mots, on y travaille comme le soleil les bourgeons ligneux.
Peut-être faut-il chercher jusqu'aux racines de nous-mêmes, sous la poudre délicate de ces mots et de ces éléments de rythmes, pour enfin retrouver la trace de quelques palais anciens, de quelques figures hors du temps, de quelques mosaïques de poèmes qui nous supportent, nous influencent et font le lien entre ce moment précis de notre histoire et l'immense évanescence que nous retrouverons un jour...
Ne sommes-nous pas peintres de nos émotions, de nos amours, de notre histoire et de ce que nous voudrions voir se projeter de nous? Cette visualisation se dresse et se construit avec toutes les touches des mots dont nous disposons; nous modelons nos visages et nos regards avec leurs mélanges, leurs couleurs et leurs pouvoirs, ce sont nos autoportraits et nos musiques d'être!
A ces airs connus que l'esprit déforme à peine (il peut aussi changer les paroles par plaisir), viennent s'ajouter des chansons nouvelles, des airs de rien, de petits airs de lumière dont nous sommes les seuls auteurs et dont la musique incertaine ne correspond peut être qu'à notre propre rythme de souffle ou qu'à celui que nous captons du monde extérieur.
Ce sont des invraisemblances, des débris de phrases, des poussières de mots qui se créent et se défont dans les brumes matinales et l'ombre soulevée du trait orange de l'aube, comme dans les infusions du crépuscule, là où les dernières vingt-quatre heures de notre vie se colorent de sens, de regrets et de désirs naissants.
Ephémères papillons de signes! Consonnes et voyelles comme des chaines d'ADN d'une langue à naître! Mots qui ont la fraîcheur d'une innocence et d'une joie, douces ou affirmées, que les réalités nous interdisent de reconnaître la plupart du temps. Pourtant ces mots-photons nous éclairent l'esprit, guident notre coeur, prennent la main de la conscience et peuvent jouer à la bougie de notre conscience.
Chansons en tessons d'ivresse, tristes ou gaies, comme si nous étions toujours en recherche de ce champagne de vie si difficile à trouver, rengaines aussi naïves qu'insupportables, musique pour son chat, son toutou, son orchidée ou son paysage de carte postale, paroles à bébés de quelques mois ou de vingt-cinq, trente et quarante ans ou plus! C'est en fait le premier fil qui vient et qui interroge, et puis on se pique au jeu, on fait quelque chose de ces ébauches de sens et de mots, on y travaille comme le soleil les bourgeons ligneux.
Peut-être faut-il chercher jusqu'aux racines de nous-mêmes, sous la poudre délicate de ces mots et de ces éléments de rythmes, pour enfin retrouver la trace de quelques palais anciens, de quelques figures hors du temps, de quelques mosaïques de poèmes qui nous supportent, nous influencent et font le lien entre ce moment précis de notre histoire et l'immense évanescence que nous retrouverons un jour...
Ne sommes-nous pas peintres de nos émotions, de nos amours, de notre histoire et de ce que nous voudrions voir se projeter de nous? Cette visualisation se dresse et se construit avec toutes les touches des mots dont nous disposons; nous modelons nos visages et nos regards avec leurs mélanges, leurs couleurs et leurs pouvoirs, ce sont nos autoportraits et nos musiques d'être!
Photo JL Garac |
****
Sur un jardin merveilleux mêlant création de poterie, plantes et fleurs !
De Gaudi l'ultime élégance,
Fleur qui danse, fleur qui danse!
Voyez le poète a créé
Son univers le plus secret,
Fleur qui danse, fleur qui danse!
D'Odilon des paravents lancent,
Fleur qui danse, fleur qui danse!
Des soleils pinceaux et couleurs
De leurs grands yeux à nos grands coeurs,
Fleur qui danse, fleur qui danse!
Des baisers de Monet s'avancent,
Fleur qui danse, fleur qui danse!
Comme la plénitude en bleu
Jaune et blanc des étangs joyeux,
Fleur qui danse, fleur qui danse!
Billes d'enfants, boutons de France,
Fleur qui danse, fleur qui danse!
Tout le façonnage des mains
Entre porcelaine et vélin
Des fleurs qui dansent, qui dansent!
Photo JL Garac |
***
Selfie tout court,
Ou par amour
A deux, à vivre
A trois, et libre
De tout discours !
Selfie sourire,
Nez large, pire
En oeil d'aiglon,
Coup de violon
Sur mon empire...
Selfie d'absent,
Pas moi vraiment,
Je passe en douce,
Le vent me pousse
Jusqu'à ce banc !
Selfie Fifi,
Ou pour Sophie
Et Gédéon...
Mer ou salon :
Philosophie !
Selfie portrait
Signe d'un trait
L'humeur première !
Peut être abstrait,
Quand sans lumière
L'on disparaît...
***
Le trio
Tu ferais de longs bas de laine,
Jolie comme une porcelaine,
Tandis qu’il viendrait près de moi !
Fiévreusement à perdre haleine,
Tu nous verrais heureux ! Je crois
Que la vie serait plus sereine.
Ma tapisserie d’Alcibiade,
Contant ses amants par pléiade,
Avancerait à petit doigt,
Quand la nuit sur vos peaux de jade
La lune allumerait l’éclat
Des corps que la passion évade…
On éplucherait nos légumes,
Aussi légers que sont trois plumes,
Et philosophes et savants,
Tels ceux qui ont fuit l’amertume,
Pour vivre tout de nos présents,
Délaissant les regrets posthumes…
Parfois sur le lit nos trois formes
Découvriraient bien d’autres normes,
Et des abandons délicats ;
L’interdit contient sa réforme,
Et l’évidence est un constat
Qu’au tuteur le fruit se conforme.
***
Photo JL Garac |
Sur le cristal des yeux ces visages demeurent,
S'accumulant jusqu'à nourrir une obsession!
De toute humanité ils n'en sont que le leurre,
Et que le bois des jours au feu des dérisions.
La parole est donnée à ceux qui la retournent,
La posture est partout la "fun" normalité;
Ce vol d'ami-e-s autour de ce monde détourne
D'en avoir un seul vrai au coeur de la cité!
Je ne veux plus revoir ces visages sans vie,
Fausse piste d'espoir, fausse raison d'aimer!
Le faux a tout fauché créant jusqu'à l'envie
Des chimères d'humains qui nous auront damnés...
Que le soleil disperse à l'aube par centaines
Ces images figées que déversent les jours,
Et que je puisse voir au miroir de ma peine
Le seul visage écrit par les mains de l'amour.
***
J'ai trouvé une brique bleue!
Le ciel va-t'il tomber?
Dans quel univers lumineux
Allons-nous succomber?
Une brique et l'éclair remonte
Plus haut que les soleils,
Que les galaxies, que les contes
D'enfants avant sommeil!
Et l'oeuf d'univers d'un coup casse,
Par trop de flèches bien
Plantées au corps, par guerre lasse
D'être un Saint Sébastien...
J'ai trouvé une brique bleue,
Comme une invitation
A construire sous d'autres cieux
D'autres méditations...
Tableau de Klee |
***
Quatre visages de la Mort !
Le larmoyant égoïste
Un long pipo-mélo
De grimace en sanglot
Qui lourdement s'appuie
Sur le coeur d'un ami...
Et disparaît tantôt !
L'avare indifférent
De n'être jamais proche,
Le temps distant s'accroche
Aux griffes de l'oubli...
Tout le résume ainsi:
Un oursin dans les poches !
Le fourbe calomniateur
Il ne dit rien, il met
Du silence en fumée,
Et loin de vous fait rire
Sur ce qu'on a pu dire !
-Un masque à dégommer...
Le pédant magnifique
Son orgueil vous dédaigne,
De haut il vous enseigne
Comptant tous vos défauts;
Et n'a de soubresaut
Que pour sa vie qui saigne...
***
Photo JL Garac |
En rythme lent, des pas s'effacent sous l'écume.
La mer dentelle va, douce sonorité,
Polir des granits noirs...Lassant l'éternité,
Un sablier d'espoirs s'écoule dans ses brumes.
Toi, tu es passé là, un jour d'un bel été,
Entre le monde et son aveugle immensité.
Vivre aura pris le goût d'une étrange amertume,
Mille masques brillants nous tourneront autour!
Mais que restera-t'il, une fois que le jour
Révèlera le vide où nos corps se consument?
Tout perdra sens et vie; nous mêmes à rebours
Disparaîtrons, d'aimer sans trouver notre amour...
Le soleil est demain ce que mon coeur veut vivre!
Sur une autre journée m'appuyer par passion
Et toucher à ces mots, notes et partitions
Qui jouent de liberté et portent dans leurs livres
La mort de la douleur, la fin des illusions,
Et pour tout l'impossible : la renonciation.
Photo JL Garac |
***
Lol itou,
Je ris de ce monde!
La folie féconde
Presque tout!
Apparences
Dansez chez les fous;
Les égos se jouent
Des démences!
Lol itou,
Tu me fais bien rire,
A vouloir écrire
Des mots doux...
Seul survit
Le sexe jaloux,
Le douteux, le goût
D'ecstasy...
Lol itou,
Mon réseau s'emballe,
Le nu à deux balles
Rafle tout!
Likons vite,
Au bord de ce trou
Noir: le chemin d'où
L'on se quitte!
Lol itou,
Passe le flux dense
D'un malaise immense,
Sans tabou;
Fleuve étrange,
Le "rien" prend le pouls,
Et de peu ou prou
Nous fait l'ange...
***
Tribus urbaines,
Virilités de laine
Et de cuir signés,
Look d'enfer, graine
De voyous, lignées
Des seigneurs de haine!
La ronce s'agrippe:
Mollets, cuisses, bras,
Et se stéréotype,
Confondant tous les "moi"...
Garçons d'images
Glacées, le tout hors d'âge,
Des moutons sexués...
Autant de verbiage
Pour vivre en nuées
Et en néons, gage
Des vanités!
Le miroir efface
La personnalité,
Pour tout mettre à sa place...
Street Art - Berlin |
***
Note comme une quenotte
Qui lentement nous grignote
Et tortille au fond de nous
Jusqu'à nous rendre un peu fou!
Voilà que le geste impose
Une rupture, qui ose
Danser dans le fil du temps,
Où rien ne bouge vraiment...
Et par contagion extrême
Chacun laisse ses problèmes,
Et s'articule à son tour
Sur l'arc électrique en cours!
En bacchanale improbable
Tous les acteurs de la fable
Intensément donnent corps
A des transes de Veau d'or!
C'est un shaker d'Harlem shake
Qui n'est pas fait pour les cakes,
Ni les peureux, les honteux,
Qui ne remuent que des yeux!
Là tout prend vie : bras et cuisses,
Jusqu'aux coups de reins complices,
En exultant l'animal
Sous notre masque social!
***
Photo JL Garac |
On est toujours nu dans le monde
Dans les matins paralysés,
Dans le bleu des trottoirs grisés,
Où dans les trams de triste ronde;
Nu dans les couloirs de mort-nuit
Qui mènent à des soleils troubles,
Là où se croisent dans l'ennui
Le regard de nos propres doubles;
Nu comme au temps des déraisons,
Des promesses et des mirages,
Ou dormant sous les frondaisons
En éventail d'arbres sans âge;
Et va l'élégance à la peau
Qui se dédie à nos poèmes,
La vérité à fleur de l'eau
Fait de Vénus l'autre nous-mêmes!
Gardez vos masques, vos bérets,
La chemise où le coeur se cache,
Tout l'attirail accaparé
Pour disparaître sans panache;
Et fermez bien vos pantalons,
Que ni l'honneur ni le courage
N'habitent, et fuyez voyons,
Quand l'indécence se propage!
On est toujours nu par mépris,
Et toujours nu devant les autres,
Mais un jour le Bien m'en a pris,
Et je fus nu parmi les vôtres...
Texte et poèmes de Jean-Louis Garac, 2014.
Jean-Louis, ta sensibilité et ton regard sur les choses, les êtres et le monde, résonnent en moi. Je reviendrai te lire -textes et photos- et je t'invite à venir visiter mon jardin poétique.
RépondreSupprimerhttp://francoiseruban.blogspot.fr/2014/05/meurent-et-sallument-les-etoiles.html
Belle journée à toi !
Fançoise R.