Le monde noir des frères Cohen


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No country for old men




Imaginez un vaste pays aride, le Texas, en 1980, un cow-boy ayant bien roulé sa bosse et en retraite anticipée de part notamment ses années au Vietnam (ce qui prouve qu’on est au cinéma car comme chacun le sait-il faut travailler plus pour être sûr d’y laisser sa peau), un petit mobil-home très basique mais avec tout de même une gardienne digne des phantasmes de Fellini, un tueur fou qui tue à tour de bras comme d’autres tuent des animaux dans les abattoirs (l’arme du crime est la même) et un shérif consterné du monde dans lequel il évolue et qui finit par n’avoir d’horizon que ses propres cauchemars !

Et bien voilà en quelques mots le décor de NO COUNTRY FOR OLD MEN ! Grandiose film où la cupidité le dispute à la violence, car toute l’histoire tourne autour d’une cavale infernale, grande spécialité des films américains avec notamment le mythique « The Getaway ».
Xavier Bardem, héros-fou moderne un brin Frankenstien, représente toute la démence du monde made in USA : avide, implacable, cynique, sadique et effrayant ! Face à lui des pauvres, des paumés, des voleurs, des braves gens qui seront broyés par cette machine infernale façon Terminator (rien ne l’arrête et même déglingué il continue) et façon Rambo (il se recoud ses propres plaies lui-aussi) ! Il s’applique à démontrer à ses victimes l’absurdité de leur vie américaine : le tout résumé en un pile ou face terrible ! L’autre version étant bien sûr la roulette russe !

Josh Brolin représente le pauvre cow-boy, brinquebalé par la vie, qui saute sur l’opportunité d’avoir une mallette pleine de dollars à sa disposition pour le sortir de sa petite misère ! Il y sacrifie tout, il a beau avoir un côté Mc Gyver, un côté brave-gars-courageux droit dans ses bottes, il va y laisser sa santé, sa vie et sa femme, mais post-mortem si j’ose dire…

Tommy Lee Jones, brave shérif dépassé par les événements fait le constat d’une vie qui semble bien triste et sans limite d’horreurs… En fait on apprend que les meurtres du début du XX° siècle dans cette contrée, ressemblent farouchement à ceux de 1980, époque où le film se déroule. On n’a pas progressé d’un chouia sauf dans la technique meurtrière sans doute ! Le seul bon sentiment du film vient du cow-boy-figure-mythique-américaine qui paye cher le bidon d’eau qu’il apporte fort tard à un mec qu’il a vu en train de mourir plusieurs heures auparavant, car bon ne signifie pas intelligent…
Bref : misère, argent, violence, participent à la déchéance humaine, il n’y a pas d’issue de secours et seul subsiste un constat amer d’illusions et de souffrances. Quand on vous disait que l’homme est un loup pour l’homme…

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