"L’or d’Alexandre", d’Olivier DELORME, roman policier... et beaucoup plus encore


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« L’or d’Alexandre » d’Olivier Delorme, où l’on apprend que tout ce qui brille n’est pas or !







« L’Or d’Alexandre », roman d’Olivier Delorme, n’est pas un roman policier, froid et nébuleux, où tout est sacrifié aux ressorts d’une intrigue aussi stupéfiante qu’improbable et où des personnages, n’ayant l’épaisseur que d’une feuille de papier, ne laissent guère de souvenirs à leur lecteur.


Ici, Olivier Delorme, formation d’historien, de numismate et d’archéologue oblige, réussit un tour de maître : nous passionner avec une aventure qui prend ses racines dans l’Histoire et dans l’Art en nous racontant une profonde histoire d’amour entre deux hommes. A noter que le volet historique est à deux niveaux : l’attaque de Delphes par le général gaulois Brennus et le vol des objets d’art par les nazis !


Ce roman est aussi un extraordinaire condensé sur de grandes questions de notre temps, une invitation au voyage (Delphes - Senj en Croatie) et à la réflexion ! Car Olivier Delorme n’alimente pas son roman que d’un passé historique tragique, il a aussi une âme d’idéaliste et dresse le constat d’une France d’aujourd’hui bien « malade » !

Il dénonce l’état délabré des prisons, les dysfonctionnements de la Justice, les droits insuffisants des gays, et les droits insuffisants des personnes handicapées, la politique culturelle actuelle, l’absence du droit lorsqu’il s’agit de mourir dignement etc. Sa diatribe souligne le risque majeur de perte de nos identités et de nos libertés !


Delorme dénonce également le totalitarisme religieux, avec la même ironie et férocité que Voltaire en son temps, ou que le philosophe Michel Onfray aujourd’hui, en digne héritier des Lumières ! Les homophobes et familles homophobes en prennent aussi pour leur grade : ils sont révélés sous l’éclairage de l’hypocrisie, de la bêtise, et sous la coupe abrutissante de la religion. Par exemple, pour ceux qui ont suivi les épisodes américains de « Queer as folk », le personnage de la mère de Philippe rappellera le personnage de la mère de Brian : une maman grenouille de bénitier comme on voudrait s’en défaire prête à maudire son fils homosexuel…

Le roman est construit en plusieurs livres dont les chapitres sont racontés alternativement par les deux héros en couple « Stéphane » et « Philippe ». Ce qui donne une facture originale et attachante au livre. Ces deux personnages sont les deux « masques » que prend Olivier Delorme pour nous raconter cette histoire hors du commun, car il y a beaucoup de lui chez l’un et l’autre des deux protagonistes sans toutefois qu’on puisse les confondre.


Ce ton épistolaire, je le souligne, convient très bien à Olivier Delorme, son style s’y épanouit librement. Il nous avait déjà livré dans « La Quatrième révélation » de très beaux courriers « retrouvés », du petit ami de saint Paul, propices aux confidences et aux révélations aussi scabreuses qu’incroyables !

Bien sûr dans « L’or d’Alexandre », le suspense tient le lecteur, mais le roman, complexe et subtil, permet à Delorme, comme je le disais plus haut, d’explorer toute une richesse de situations, de personnages et d’horizons. On passe de l’introspection, à la poésie (de très belles descriptions de la Grèce), au lyrisme, à la dénonciation véhémente, aux faits historiques réexpliqués (dans toute leur horreur parfois), et aux minutieux rouages de l’intrigue ! Quel dosage étonnant qui surprend, qui pique au vif, qui nous communique les indignations de l’auteur, qui nous fait rêver, qui nous alimente d’informations sur l’art, ses techniques, sur l’Histoire et tous ses à côtés sans nous lasser un seul instant ! Loin d’être un roman passe-temps, c’est un roman qui nous interroge de multiples façons et qui nous suggère aussi de profiter du temps présent !


Ce roman vaut donc le détour ! « L’Or d’Alexandre » vous procurera de précieux moments de lecture et d’évasion ! Vous aimerez le ton juste et prenant d’Olivier Delorme qui a rédigé son dernier ouvrage d’une plume trempée dans l’encre de la passion. Certaines de ses réflexions feront cependant grincer des dents tous ceux qui tirent profit des impasses de notre société et tous ceux qui entretiennent la peur et le fanatisme.

Cité dans ce billet :



Vous pouvez vous procurer « L’OR D’ALEXANDRE », éditions H&O, dans votre librairie habituelle et sur le site des éditions H&O.


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