« JAMAIS SANS TOI » de Aluisio Abranches, le film sort en DVD


(0) commentaires



L’annonce de ce film il y a déjà plusieurs mois m’avait semblé fort alléchante, avec des extraits qui flattaient il est vrai une curiosité guère innocente devant les deux acteurs qui s’adonnaient à tant d’amour « fraternel » ! Ce film venant de sortir en DVD, j'ai sauté sur l'occasion pour l'acheter illico !

L’histoire raconte en effet l’amour entre deux demi-frères qui vivent chez leur mère, médecin au Brésil, et remariée à un autochtone, le père du grand frère vit lui en Argentine. Dans cette famille recomposée aucune ombre au tableau, si ce n’est que les deux frères, qui ont une différence d’âge de cinq-six ans, s’entendent très bien et développent une complicité hors du commun.

La mère s’aperçoit de cette relation déjà fusionnelle, le père argentin la remarque aussi et semble vouloir mettre son ex-femme en garde, mais rien n’arrête cette histoire. Ni heurt, ni violence, ni décision de la famille allant à l’encontre des frères inséparables, cette fiction a un déroulement très serein et très limpide mis à part les accidents naturels de la vie vécus par cette famille.

Devenus adultes, les deux frères sautent le pas et s’abandonnent fougueusement dans les bras l’un de l’autre, la sexualité sera la pierre finale de leur relation hors norme ! Presque frères siamois rien n’arrêtera alors leur besoin de vivre et d’être heureux ensemble.

Les bonus du dvd montrent d'autres scènes d’intimité qui auraient pu également être incluses dans le déroulement de l’action, en tout cas le film lui-même aurait gagné à montrer le glissement amoureux entre les deux frères adultes et le regard de la société sur eux car on a l’impression que le deuxième père et les proches ne se posent aucune question et considèrent cela comme entièrement normal, il manque une explication…

Que retenir d’une pareille histoire ? En fait ce film ne tient pas vraiment la route, on s’y ennuie ferme ! Au niveau du déroulement même du scénario, le passage de l’enfance est beaucoup trop long, environ la moitié du film, par rapport à l’histoire racontée entre les deux frères adultes et surtout le vécu exposé est si simplet qu’il finit par endormir son spectateur.

Je ne dis rien non plus sur les dialogues quasiment inexistants et inintéressants qui jalonnent le film, en dehors de quelques passages poétiques empruntés à de grands auteurs, ni sur la façon de tourner les différentes scènes qui font plutôt penser à un soap télé qu’à une œuvre cinématographique profondément élaborée dans ses moindres détails.



C’est un film de consommation rapide dont il ne reste pas grand-chose après vision, avec des garçons pas trop moches à regarder. Filmer le simple fait du plaisir d’être ensemble n’est peut-être pas suffisant pour faire une œuvre cinématographique.



Vous l’avez compris, dans ce long métrage ce sujet scabreux à la Almodovar, est malheureusement traité à la façon « bibliothèque rose », car le scénario n’offre rien d’original, de captivant ou de bouleversant, c’est du culcul la praline sur léger fond de tango !




L’inceste est un sujet qui à ma connaissance a été peu traitée au cinéma, le superbe film « Strella » de Panos Koutras en est un rare exemple. Il y aura donc encore des pistes inexplorées sur ce thème délicat, mais nous restons sur notre faim avec «Jamais sans toi» !

Depuis l’Egypte, l’antiquité grecque (dont Œdipe), les Incas et jusqu’à nos société, l’inceste n’a jamais laissé indifférent ! Œuvre divine et politique d’un côté, malheur monstrueux frappant une famille de l’autre, également inceste « biblique » inscrit dans la Génèse, tout a été dit ou presque !

De nos jours l’inceste demeure un crime punit par la loi que ce soit entre un père, une mère et leurs enfant ou entre frères et sœurs, pour écarter le danger « biologique » et « psychologique » que peut engendrer ces pratiques. Il y a aussi une connotation très péjorative autour de l’inceste incluant viols et violences (si ce n’est physique au moins morale).





Or ce film traite d’un inceste entre frères sans l’once de cruautés ou de brutalités, dépeignant presque un monde idyllique de paradis terrestre à l’orée de la forêt amazonienne. Cela existe peut-être et je me garderai bien d’émettre un quelconque jugement mais c’est sans doute loin du vécu douloureux de tant de personnes qui n’ont jamais souhaité connaître leurs parents de façon aussi intime…


Ce qui manque à tant de films « gays » que j’ai découvert récemment, c’est un vrai scénario défendu par un vrai cinéaste, tout semble écrit dans la précipitation et filmé à la va vite ! On crée uniquement pour alimenter un catalogue de films estampillés « gays » mais dans le fond on n’a rien à dire, à montrer ou à dénoncer.



Vous pouvez vous procurer ce film en cliquant sur le lien :



0 commentaires:

Enregistrer un commentaire