"Callas à Naxos", un nouvel opéra ?


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Si vous ne savez pas que la Callas a cassé son contre-ut il y a 30 ans c’est que vous devez être sourd ou un inconditionnel jour et nuit de Skyrock ; sinon vous auriez au moins appris, par les journaux papiers, télévisés, émissions diverses et hommages radiophoniques appuyés, que cette grande dame est ainsi devenue une étoile du chant comme jadis le fut La Malibran (voir « Stances à la Malibran » de Musset). Je ne vais pas ici vous faire le coup de la biographie de la Diva, la plupart des médias s’y emploient sans relâche...
www.naxos.com
Mais pour un gay que peut bien signifier « La Callas » de particulier ? Je pense d’abord qu’elle est pour l’éternité des mythes associée à Pasolini, ayant joué en 1969 dans le film « Médea ». Et sans le vouloir, elle reste pour beaucoup d’entre-nous l’héroïne intemporelle, et voix du destin brisé, dans le film de Jonathan Demme, « Philadelphia ». Rappelez-vous, quand l’acteur Tom Hanks, bouleversant et inoubliable, donne à son personnage de jeune homme malade du sida une âme extraordinaire et qu’il joue avec le chant de Callas ; on y entend le fameux passage de « la mama morta » (air de Madeleine) de l’opéra d’Umberto Giordano, « André Chénier ».


Bien sûr sa voix et son timbre si particulier font de cette femme une référence musicale incontournable, mais sans doute la vie même de Callas, malheureuse et bafouée et prototype de l’amour que l’on dédaigne nous la rend encore plus sympathique parce qu’on peut s’y reconnaître... Les grands rêves tués en plein vol nous renvoient toujours à nos propres souffrances, à notre sensibilité et à notre soif de reconnaissance.

Le talent de Callas est incontournable et c’est là que j’en viens pour ce double hommage musical : le premier concerne celui qu’il faut rendre à une grande dame qui a tout donné pour le chant lyrique et qui a révolutionné l’approche scénique des personnages d’opéra et qu’il convient de connaître pour briller un petit peu en société, et le second concerne la Maison d’éditions Naxos qui sort notamment un très intéressant coffret des principaux opéras interprétés par Callas (1).

En effet, Naxos a fêté en 2007 ses 20 ans d’existence ; et elle a été la première maison à ne pas prendre ses clients pour des imbéciles ou des vaches à lait, proposant des enregistrements à tout petit prix. Son créateur est Klauss Heymann, on peut le féliciter, lui et tous ses directeurs musicaux, pour le choix de cette politique ambitieuse au service de la musique et de tous ceux qui l’aiment.

Naxos, mérite donc notre plus grand respect, alors que le passage du disque vinyle classique au compact disc (CD) dans les années 90 a été accompagné d’une hausse des prix injustifiée (on est passé de 70 francs environ à 20 et 24 euros par CD classique, hors promotion, soit le doublement du prix du disque), cette maison a voulu rendre sa liberté de choix et d’achat au consommateur mélomane en éditant des cd entre 7 et 8 euros et aujourd’hui sur le net à moins de 5 euros parfois!

Mais ce n’est pas tout, Naxos a permis de faire enregistrer et découvrir pas mal d’oeuvres introuvables en musique classique et offre un choix époustouflant et une dynamique qui ne s’est jamais démentie tant au niveau de la qualité des oeuvres enregistrées au quatre coin du monde que de leur originalité aussi ! Le choix va de la musique médiévale à la musique contemporaine, et Naxos a eu aussi la bonne idée de développer quelques thèmes comme la musique américaine, la musique française, anglaise, latino-américaine etc. Il suffit de suivre les parutions mensuelles pour être convaincu de cette passion de la musique et de cette volonté à l’embrasser dans toutes ses facettes.

Les autres grandes maisons Emi, DG, Decca, et j’en passe, peinent à suivre maintenant ce géant et tournent toujours en rond ressortant les mêmes enregistrements qu’il y a vingt ou trente ans et à un prix pas forcément adapté à nos moyens !

La collection Naxos, elle, se décline en plusieurs chapîtres : « Naxos classique enregistrement moderne », « Naxos enregistrement historique », « Naxos musique de films », « Naxos Jazz » et quelques autres. Naxos a repris également des fonds d’enregistrements estampillés Marco-Polo, Bis etc.

Bref, si on vous dit quoi de nouveau, répondez Naxos, ils ont compris avant tout le monde que le cd hors de prix était condamné, que la musique n’était pas réservée à une élite argentée et que la qualité se découvre parfois avec des noms connus comme « Callas » comme avec d’autres noms inconnus et d’autres talents venant du monde entier. Pour l’hommage à Callas inutile de vous encombrer d’une intégrale aux enregistrements inégaux, préférez le coffret Naxos, dont les opéras ont suivi un procédé de « toilettage », et régalez-vous !

Cité dans ce billet :


Site de Naxos :

(1) Le coffret remastérisé CALLASSOTHERAPY (24 cd) comprend 12 intégrales lyriques : La Gioconda (1952), Lucia di Lammermoor (1953), I Puritani (1953), Cavalleria Rusticana (1954), Tosca (1953), La Traviata (1953), Norma (1954), Pagliacci (1954), Il Turco in Italia (1954), Madama Butterfly (1955), Aïda (1055), Rigoletto (1955), soient les gravures légendaires de sa période la plus faste sur le plan vocal. Bonus : Airs issus de son récital de 1949, Casta Diva, Liebestod, Qui la voce des Puritains... Un livret de 36 pages présente rôles et carrière de Callas.





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