Le FACEBEURK du début de siècle…


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Quelle est l’utilité de « Facebook » ? A quoi sert ce « machin » ? Voilà les questions existentielles de ce début du 21° siècle que je me suis posé depuis quelques temps !

Facebook semble être une sorte de messagerie privilégiée pour des « connaissances »... mais lesquelles ? Car les gens s’invitent pour devenir « ami-e-s » sans jamais se voir et en dialoguant au minimum ; dans ce cas Facebook pose aussi la question du sens des mots : c’est quoi un ami ? Et par delà les mots qui nous construisent, se pose la question du sens même de ce « système » envahissant dans nos vies.

Ce qui me gêne le plus c’est l’exhibitionnisme que ce site entretient et la coupure physique avec les différents contacts : on montre mais on ne partage pas, on commente mais la plupart du temps dans le vide, on nous donne les manettes pour donner des avis ou des commentaires qui n’ont aucun sens lorsque quelqu’un clame son mal de vivre ou la dernière « éclate » réalisé !

Tout cela sert à quoi et dans quel but ? Pour trouver la logique et la raison, il faut chercher longtemps... Il y a un côté profondément niais dans cette « mise à nu » devant des spectateurs fantômes et une invitation permanente au « mentir vrai », comme en littérature, dans la présentation qu’on veut donner de soi et qui risque de n’être même plus comprise de leurs auteurs eux-mêmes. Le jeu de dupes est alors total : fausses intentions, fausses images, fausses complicités, fausses amitiés…mais vrai connerie !

Indécence et prison de l’être me semblent les principales séquelles de tous ces systèmes de représentation fermée où garçons et filles évoluent dans leur petite bulle d’images factices et dans leur journal sans intimité. Auparavant, on écrivait d’abord pour soi, faisant partager rarement certains passages à des ami-e-s confirmé-e-s, aujourd’hui le journal sans pudeur devient placard d’annonce et c’est celui qui n’a pas vu ce journal public qui est rare à trouver !

Facebook serait donc le « Loft, Secret, Star Story-Academy » des pauvres ? Regardez ma vie, ce que je fais, ce que je pense (ce qui est déjà plus dur à trouver), venez voir mes albums de photo où vous ne serez jamais, mes multitudes d’ami-e-s en totale virtualité (parfois plusieurs centaines ou milliers) comme une collection de papillons façon milieu du 19°s ou vieil herbier : le énième Kevin au sourire figé et faux avec la énième Déborah aux cheveux mal lavés !

Ce site développe aussi tout un côté « mercantile » que je n’apprécie guère : le milieu de la nuit y est bien représenté et en use comme une facile publicité, de même les faux « amis » politiques toujours à la recherche d’un auditoire et de votes futurs.

La pièce truquée qu’Internet donne en monnaie de singe a deux faces : d’un côté Facebook, le côté facilement montrable, soft, à la convivialité caricaturale et imaginaire, de l’autre le volet représenté par tous les sites de rencontre, la plupart du temps basé sur un exhibitionnisme hard où ne se révèlent que les parties génitales ! L’un comme l’autre ne donnent qu’un aspect erroné d’un individu car le mensonge est le lit de ces deux courants où se noie toute une société qui pense à côté de son cerveau dans le monde des apparences.

Dans cette grande avenue virtuelle développée par le Net trop de monde essaye de créer une image de soi et de sa vie qui ne correspond à rien de réel et passe son temps devant ces devantures d’ami-e-s comme dans certains pays on passerait devant des vitrines où s’exposent des prostituées...

On finit par perdre beaucoup de temps ! Le vrai temps celui qui peut aussi se partager avec des personnes réelles dans un monde concret... Chacun devient à un moment donné, comme dans le conte d’Andersen, la « petite fille aux allumettes » : attirée par les vitrines regorgeant de bonnes choses mais mourant de froid à l’extérieur...

A découvrir aussi, article sur Facebook :
http://www.20minutes.fr/article/256162/High-Tech-Comment-debusquer-les-narcissiques-sur-Facebook.php

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