Poésie instantanée


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G Richter
J'ai commencé  ces poèmes sur ma page Facebook, au fil des jours et des inspirations autour d'une photo ou d'un tableau que j'interprétais selon ma sensibilité ! Je me suis tenu à une écriture rapide, le poème devant "surgir" sans être trop travaillé; la plupart du temps ce sont des quatrains et des rythmes courts (8, 9 ou 10 syllabes). Beaucoup de ces poèmes n'ont pas de ponctuation, certains oui, cela peut laisser plus de latitude à mes lecteurs dans le processus d'appropriation de ces textes quand ils le recréeront avec leurs émotions, leurs images et leur propre voix.



Où est-il le temps de la danse
Temps du plaisir sans nul remord
Là où les hommes se fiancent
Aux fleurs aux regards et aux corps

Bouguereau
***

Lucian que vois-tu de la fenêtre?
Les lignes de notre vie?
Le peu de Nature qu'il y reste?
L'absence, toute l'absence du monde?
Ou, sur ce miroir, notre image incertaine?

***
S'il faut aller son chemin
Lequel donc faudrait-il prendre
Tant d'hier et de demain
Et d'aujourd'hui pour attendre


***

Notre univers commence et finit par un point
Trois petits points souvent en marquent les silences
Un point d'exclamation souligne la souffrance
Le pointillisme noie le sens de nos chemins

Kusama
***

L'absence saigne dans nos cœurs
Et nous voyons partout l'absence
Chaque horizon est de silence
Mais l'amitié calme nos pleurs

***
Quand Narcisse oubliait le temps
Le temps, lui, ne l’oubliait pas !
Son «je» d’eau en miroitement
D’une pensée l’assassina…

S Sleigh
***

Sur cette goutte magmatique
Passe Vénus en petit pois,
Mais attention si Kusama
Repointe son pinceau par là !

***

Une vieille poupée de toutes les enfances
Une fleur de magie portée à chaque main
Mais la musique a pris un tout autre chemin
Que l'amour espéré au nom de l'insouciance


***

Marcher au-delà des garçons
Qui ne voient plus que leur Ipad
Quitter une vie sans frisson
Autre que froid ennui et fade


R Watson
***

Parfois survoler les sommets
Parfois en oublier le monde
L'infusion de lumière inonde
Le rêve ancien qui se transmet


***

Ici ne disons plus rien le ciel peut entendre
Trop de rêves ont perdu le destin
Des Hommes et qui pourrait bien comprendre
Que demain est lié à ce qu'offrent nos mains


 
***

Que connaissons nous de la vie
De nous mêmes en illusion
Entre l'idéal et l'envie
D'exister au vol des passions


 
  P Signac
***

Le ciel est si bleu et si dense
Que le soleil brûle mon coeur
Puisqu'il n'y a plus que l'immense
Solitude au goût de douleur

 
***

Parfois une table une chaise
Disent bien plus qu'un long discours
On y voit la théière à l'aise
D'ambre noyer le mal des jours

***

Sur le mur on imagine des fleurs
Ou des affiches de théâtre aussi
On y dessinerait un ou deux coeurs
Mais la lèpre du temps s'y associe
Des pétales d'années qu'un rien emporte
Et le mur sombre seul garde sa porte

***
 

Comment se laver d'une erreur
Quand chaque heure intensément blesse,
Que la faute n'est qu'une ivresse
Que l'on exhibe au champ d'honneur?

Claudio Bravo
***

Ou se cache-t-il, en détresse,
Ce Pardon? Est-ce par rancoeur,
Ou vengeance que tout se meurt?
Flèches, vous me tuez sans cesse...

***

L'homophobie est une croix
Que trop de gays clouent sur leurs frères
A mépriser tous ceux qu'ils voient
Bouleverser leurs saints critères

***

Combien de vies jetées à la mort?
D'hommes liés aux carcans des lois
Humaines? Et de meneurs de sort
En galons pour nous mettre aux aboies?

Combien d'attentes qui seront vaines?
De soutiens impossibles? Et tant
D'humiliations, de prisons, de peines,
Aux Saints-Glinglin des revirements...

O Dix

Poèmes Jean-Louis Garac - 2012  
 

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